NOM ▬ Saltanov PRÉNOMS ▬ Svetlana Dimitrievna. AGE ▬ 20ans DATE DE NAISSANCE ▬ 16 Février 1992. LIEU DE NAISSANCE ▬ Saint-Pétersbourg ORIGINE ▬ Russe. STATUT ▬ Célibataire ORIENTATION SEXUELLE ▬ Hétéro STATUT FINANCIER ▬ Riche. MÉTIER ▬ Etudiante GROUPE ▬ J'ai besoin d'aide. MALADIE ▬ Tumeur au cerveau. TU AIMES ▬ Plus grand chose à vrai dire. TU N'AIMES PAS ▬ Cette foutue tumeur. AVATAR ▬ Lily Collins.

Quand dès tes 10ans on commence à te faire apprendre ton futur métier, au début tu trouves ça drôle mais à la fin tu n’en peux plus. Oui, c’est mon quotidien ! Mes parents sont deux avocats très connus de Saint-Pétersbourg, ils se sont fait connaitre et désirer en reprenant le cabinet d’avocat de mon grand-père et bien évidemment ils voudraient que mon frère et moi on fasse de même. Le problème c’est qu’on n’en a aucune envie. On voudrait pouvoir choisir notre propre métier comme tout le monde ! Nikolaï à quatre ans de plus que moi, on est assez proche mais comme tous les autres frères et sœurs il arrive aussi qu’on s’engueule et qu’on se prenne la tête pour rien. Ça n’empêche qu’il compte beaucoup pour moi, et heureusement qu’il est là d’ailleurs, car avec mes parents obnubilés par leur travail je me sentirais bien seule à la maison. Je leur ai dit que je me lancerai dans des études de droit, pour leur faire plaisir et pour qu’ils me lâchent un peu mais je dois avouer que ça me plait pas. Je m’étais habituée à cette vie, bien qu’elle ne me convienne pas parfaitement. Il y avait toujours ces fichus règles, ne fais pas si, ne fais pas ça, ne fréquente pas cette personne, ne va pas dans ce genre d’endroits, et tout un tas de trucs. J’étais avec ma famille et j’estimais que c’est ce qui comptait le plus malgré tous ces inconvénients. Mais forcément, il a fallu que ça dérape encore plus.
Je m’en rappelle comme si c’était hier, je me souviens de papa nous proposant d’aller en France. J’étais tellement heureuse à cette idée, j’ai tout de suite appelée mon frère. Je l’entends encore me dire qu’il arrivait, c’est d’ailleurs la dernière chose qu’il m’a dit. Après plusieurs minutes, je ne le voyais pas arriver comme il me l’avait dit. Je l’ai rappelée, mais sans réponse. C’est pour ça que je me suis levée du canapé et je suis allée dans sa chambre pour découvrir qu’elle était vide. Il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre, son sac de sport n’était plus là et certaines de ses affaires non plus. Je me souviens que je ne voyais plus rien parce que j’avais des larmes plein les yeux, je suis sortie en courant, je me gelais les pieds sur le sol mais je m’en fichais. Je me rappelle avoir crié son prénom sans réponse. Il était parti sans prévenir quiconque, je comprenais qu’il ne l’ai pas dit aux parents mais j’aurais au moins pensé qu’il aurait la peine de me prévenir. Je savais qu’il ne se plaisait pas ici, que papa lui mettait encore plus la pressions qu’à moi, mais j’étais sa sœur. Il me laissait tomber et me laissait dans ce beau merdier toute seule. Je me disais que quand il trouverait un endroit cool il m’appellerait et que j’irais le rejoindre, mais il ne l’a jamais fait. Pas un seul coup de fil, pas une lettre, ni un mail. Visiblement il ne devait pas tellement tenir à moi, en tout cas il me manquait affreusement.


Ça y est, le verdict est tombé, nous sommes en 2011; j'ai 19ans et j'ai une tumeur au cerveau autrement dit un cancer. Ça faisait plusieurs semaines que j’avais remarquée que quelque chose n’allait pas, entre les vertiges, les maux de têtes et même les troubles de la vision je commençais sérieusement à paniquer alors je suis allée à l’hôpital faire des examens. Je m’attendais simplement à repartir avec une ordonnance et une semaine d’arrêt, ou du moins un truc dans le genre. A la place j’ai eu le droit à toute une batterie de test qui ont duré plusieurs jours. Je voulais qu’on me dise ce qui n’allait pas et que je puisse rentrer chez moi. Quand le médecin est entrée j’ai compris que c’était quelque chose d’important rien qu’à sa tête, il m’a balancé de la façon la plus diplomatique possible que j’avais une tumeur au cerveau.. On m’a ensuite parlé d’interventions chirurgicales, de radiothérapie, de chimiothérapie mais je n'écoutais plus.. La seule chose qui me préoccupait c’est que j’allais mourir. Je priais pour être en train de faire un cauchemar et me réveiller.

Ils ne m’ont pas vraiment autorisé à rentrer chez moi, mais je l’ai quand même fait. J’ai appelé ma mère avec l’intention de lui parler et lui demander de passer me voir à l’appart pour lui annoncer, mais elle m’a quasiment raccroché au nez pour me dire qu’elle n’avait pas le temps. Quant à mon père il a ignoré mes trois appels. C’est bizarre mais je m’en doutais, au fond je sais que ça fait bien longtemps que je ne peux plus compter sur eux. Ils m’en veulent d’avoir arrêté les études de droit pour me lancer dans le job de décoratrice d’intérieur. Après le départ de Nikolaï ils ont préféré arrêter de me souler avec ça, de peur que je parte moi aussi. Je n'avais pas envie de parler de cette putain de tumeur qui allait changer ma vie, je me contentais de sourire quand on me demandais comment j'allais. Je ne voulais pas le dire à mes amis, en tout cas pas maintenant, je n’avais pas envie de voir leur regard changer pour éprouver de la pitié. Je me retrouvais donc seul avec ma maladie, sans personne pour m’aider à tout gérer et toujours à la recherche de mon frère. A peine deux semaines plus tard mon détective privé m’appelait pour m’apprendre que mon ainé vivait à Wichita et qu’il travaillait dans un hôpital. Sans réfléchir j’ai fait mes valises et j’ai acheté un billet d’avion pour cette fameuse ville. Dans mes nombreuses recherches sur les tumeurs j’avais appris que cet hôpital avait une bonne réputation. J’ai laissée un message sur le répondeur familial (de toute façon on ne communiquait plus comme ça) disant que je partais voyager et que je ne savais pas quand je rentrerais. Je passai un coup de fil dans l’avion pour m’assurer que je pourrais être prise en charge une fois là-bas. Je comptais d’abord aller consulter un médecin et je verrai ensuite pour mon frère, il me manquait mais je lui en voulais énormément de m’avoir laissée toute seule sans avoir cherché à me contacter. Je redoute de le croiser dans un couloir de l’hôpital et de lui annoncer ma maladie, mais je sais bien que je devrais le faire avant qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre. Et puis il faut que je me l’avoue à moi-même, si je suis venue me faire soigner ici ce n’est pas seulement parce que l’hôpital à une bonne réputation.